par Christian Salling
L’exposition météore de Christine Laquet 2019, OK est une installation totale follement imaginative et imaginative et brulante!
Le bâtiment en briques brunes qui abrite la salle d’exposition de Spanien19C a accueilli au fil des ans de nombreuses expositions expérimentales avec des artistes danois et internationaux. L’endroit est souvent un incubateur de jeunes talents ou des concepts d’exposition peuvent être un peu trop audacieux pour se frayer un chemin dans les galeries plus établies. Mais malgré sa taille modeste, Spanien19C est le point de convergence de nombreux projets très intéressants où des connexions se créent, et c’est aussi par ce réseau professionnel que l’exposition actuelle avec l’artiste française Christine Laquet a abouti. Le titre fait référence à la météore 2019, OK, qui fut cette année dangereusement proche d’une collision avec la Terre. Et c’est précisément cette fascination pour le pouvoir potentiellement destructeur des corps célestes qui est une source d’inspiration importante pour Laquet. Des recherches récentes suggèrent que la vie est venue sur terre avec des pluies de météores, mais les mêmes corps célestes peuvent tout aussi facilement détruire à nouveau la vie, et c’est dans ce champ de tension entre création et mort que se déroule l’exposition 2019, OK.
Art de la science-fiction
Dans le préambule avant d’entrer dans l’espace d’exposition lui-même, on nous présente une collection fantaisiste d’objets presque enfantins: la nouvelle de Jules Verne La Chasse au météore, ou une collection d’éminentes femmes pionnières de l’agence spatiale en Lego. La salle d’exposition elle-même est doublée de la distinctive feuille de mylar dorée que la NASA applique également aux vaisseaux spatiaux. Dans la salle, nous trouvons, entre autres, une installation vidéo avec un groupe de personnes essayant de recréer la civilisation dans un désert. L’ambiance apocalyptique est renforcée par des peintures ainsi que par quelques étranges animaux fabuleux « vert herbe », à la surface desquels des figures humaines microscopiques sont disposées. Dans un coin de la pièce, vous trouverez également dans une vitrine en verre la « météorite Aarhus » prêtée à l’occasion, qui s’est écrasée en 1951 sur Riis Skov.
À toute vitesse dans l’imagination!
Laquet maîtrise un large éventail de genres artistiques et, comme une déclaration (statement) collective, l’exposition est forte, avec ses références à la fois au futurisme féministe, à la politique climatique et à la critique du capitalisme. Par exemple, l’histoire courte de Jules Verne est à propos d’une météorite constituée d’or qui s’écrase au Groenland, après quoi tous les pays du monde s’intéressent soudainement à l’île froide au nord. Cela vous semble-t-il familier?
Les animaux légendaires sont particulièrement frappants, qui à première vue semblent mignons, mais à y regarder de plus près, ils abritent l’hédonisme, le chaos et la mort. Et c’est précisément ce sentiment qui sous-tend l’extérieur immédiatement attrayant, tout en cachant les conflits et l’effondrement potentiel de la civilisation qui semble être une caractéristique récurrente dans de nombreuses œuvres.
2019, OK est l’une de ces expositions qui met l’imagination en overdrive, mais c’est aussi une exposition avec de nombreuses références qui demande du temps au spectateur avant qu’elle ne se déroule vraiment. Néanmoins, 2019, OK est une exposition fascinante et très recommandable si vous souhaitez explorer certains coins artistiques de la ville.