TITRE

Christine Laquet et Adrian Owen
 Exposition du 20 juin au 19 juillet 2014,  vernissage le 19 juin, à partir de 18h30. Institut Français de Fès, Maroc.

Hammam, riad, tannerie, herboristerie, dinanderie ou gargote… autant d’espaces propres à la Médina de Fès, ville qui déploie une énergie particulière dans la fabrication et la transmission ancestrale de savoir-faire. Ces « corps de métiers » perpétuent des gestes perdus ailleurs. Le processus même de fabrication induit une temporalité étirée, où rythmes et sonorités participent à la complexité de l’appréhension de chaque espace. Il faut s’arrêter, regarder scrupuleusement chaque détail pour s’en imprégner ?. Actes de résistance à la consommation et au « made in China » ? Actes de dévotion à la création d’objets qui affirment et expriment notre existence ? Tel un glissement entre l’utilitaire et le symbolique, l’environnement crée par l’homme dépasse ici l’unique décoration. C’est un acte esthétique qui se crée dans en enchevêtrement complexe de sens, de formes, de couleurs et de matières. L’exposition ÀTEINDREUNERAISONANCE propose l’expérience de « mises en résonnance » d’architectures choisies. Plus précisément, c’est lorsque la vibration vocale atteint et amplifie  l’Harmonique particulière de ce lieu et quand  l’expansion de l’onde défini la Tonalité d’un espace. Alors, une communication subtile s’établie. Lecture du spectre des ondes sonores ou  lumineuses, lignes tendues, caractère incantatoire du pouvoir de la voix, processus de sublimation, ce qui n’est pas visible devient audible. « Corps conductible », élément de transmission de l’invisible. L’exposition devient la trace de ce non-visible et la production d’une cartographie mentale. Si la couleur -vocale et optique- est l’élément essentiel de leur recherche, Christine Laquet et Adrian Owen se concentrent dans cette même démarche sur ce qui a construit la prestance de la ville de Fès dès l’an 935 (apr. JC) : la tannerie. Méthode d’imprégnation naturelle de la couleur sur la peau animale, elle est au cœur de ce qu’est l’absorption du pigment ; teindre est un processus charnel où des hommes se plongent dans de grandes vasques colorées, puis le soleil sèche et fixe la couleur. Ces rencontres ainsi provoquées, ces espaces visibles et non-visibles, qui opèrent à leur tour dans l’espace de l’exposition, agissent comme pour marquer l’empreinte de phénomènes fragiles. Là où la couleur ne se révèle qu’avec la lumière et où le son ne s’entend que s’il résonne dans un espace défini. Qu’en est-il de l’infini qui se caractérise par le fait qu’il ne se laisse capturer sous aucune forme ?

 AfficheExpo

 


33, Rue Ahmed Loukili B.P. 2277 – 30000 Fès
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