A(DO)NIMAL

acquisition photographique dans le cadre d’un 1% artistique, Collège Louis Pasteur, Saint Mars la Jaille, 2013.
Photographies imprimées sur carrelages en grès cérame, murets de 1 x 1 m (x2) / 2 x 1 m.

 

 

 

 

 

 

 

A(do)nimal -du latin ADEO (aller vers quelqu’un) et ANIMALIS (ce qui est animé)- est un ensemble de trois photographies qui propose de s’attarder sur la question du vivant (humain ou non-humain), tout en s’adressant aux principaux occupants du collège : les adolescents. Installées dans le parc, j’ai imaginé ces photographies comme un espace de contemplation et de méditation possible autour de la notion du « devenir-animal » de G. Deleuze et F. Guattari dans Mille Plateaux ; «Ce n’est pas imiter l’animal, il ne s’agit pas de faire l’animal». Devenir animal, c’est partir loin hors de soi, sortir de chez soi, se « déterritorialiser », aller vers de nouvelles limites, limites inhumaines, et inventer des nouveaux mondes de pensée. 
Les deux panoramiques sont dotés d’une force harmonieuse et d’une beauté fragile, mais à y regarder de plus près, ces paysages sont factices. J’ai réalisé mes prises de vue au Parc zoologique du Bronx (USA), qui a implanté la plus grande forêt tropicale artificielle au monde. Leur effort pour éviter les cages et pour intégrer les animaux dans un environnement artificiel, mais si proche de leur milieu naturel, que les rôles s’inversent presque avec le regardeur. Qui regarde qui ?
En contrepoint, on trouve une photographie format carré, avec la présence d’une masse poilue, un dos légèrement penché : celui d’un gorille dont l’épaisse fourrure dessine les reliefs d’un corps dont on ressent tout le poids et la densité. Le portrait de dos est une figure du romantisme, et il est aussi grand que les plus jeunes collégiens. À la fois marqueur de temps qui passe, il pose la question du sauvage et de sa représentation, de son cadre et de ses limites tout en laissant une part grande à l’imaginaire.
C.L.